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Rencontres d'Arles : la belle redécouverte de Romain Urhausen

Passionnante redécouverte de l'oeuvre du photographe Romain Urhausen, à l'espace Van-Gogh, dans le cadre des Rencontres d'Arles.

Le nom est un peu oublié, très méconnu en France. L'oeuvre est pourtant prolifique et pleine de diversité. Le commissaire Paul di Felice fait redécouvrir le travail du photographe Romain Urhausen avec une passionnante exposition à l'espace Van-Gogh dans le cadre des Rencontres d'Arles, parallèlement à la publication d'une monographie chez Delpire.


Né en 1930, mort l'an dernier en 2021, Romain Urhausen est parfaitement en prise avec son époque, comme le rappelle le titre de l'exposition "En son temps". Tôt repéré par Edward Steichen, comme lui luxembourgeois, il a été exposé au Moma dès 1953 ! Les photos, présentées par rassemblements thématiques et formels, sont à voir en regard des autres artistes avec lesquels il a dialogués, tout au long de sa vie. Comme des nuages, apparaissent des images de Cartier-Bresson, Doisneau ou Lucien Clergue, Boubat ou Joachim Lischke…

Dans les années 50, Romain Urhausen est marqué par l'école humaniste à la française, il photographie les petites gens, la vie quotidienne, la rue, avec un goût pour la poésie, pour le regard décalé, dans lesquels flottent certainement quelques souvenirs surréalistes.

C'est dans cette veine que Romain Urhausen a publié un livre sur les halles de Paris, avec à la fois le peuple des marchands, les quartiers de viande, la vie qui grouille dans les pavillons, la poésie simple et l'étrange. L'opus, paru en 1963, était préfacé par Jacques Prévert.

Mais à côté de ce côté humaniste, immédiatement Romain Urhausen se distingue par une recherche formelle, issue de sa formation avec Otto Steinert. Il fait le lien entre la tradition française et l'école subjective allemande. L'exposition, particulièrement pertinente dans son accrochage, montre l'évolution vers une photographie de plus en plus graphique, jusqu'aux limites de l'abstraction. Avec un spectre très large, il photographie les usines et les ouvriers, les lignes électriques ou les curiosités de la nature, des nus picturaux. Il joue avec les ombres, les contrastes, les temps d'exposition, le positif et le négatif, trouble le regard, interpelle en permanence.

La passionnante exposition s'achève par une série d'autoportraits, qui témoignent au-delà des recherches formelles, d'un joli sens de l'humour.


Jusqu'au 25 septembre. Tous les jours, 10 h-19 h 30. Espace Van Gogh, place Dr-Félix-Rey, Arles.




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