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Saint-Etienne : les corps proches et anonymes de Firenze Lai

Originaire de Hong-Kong, Firenze Lai présente une soixantaine d'oeuvres au musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne.

Une petite tête, des épaules larges, un corps lourd... La présence des personnages de Firenze Lai a quelque chose d'énigmatique. Pour sa première exposition en France, la jeune peintre de Hong-Kong présente une soixantaine d'oeuvres au musée d'art moderne de Saint-Etienne. Déjà bien repérée sur la scène internationale, l'artiste a déjà exposé à la biennale de Shanghaï, à la triennale du New museum de New York ou à la biennale de Venise en 2017.

Avec "L'équilibre des blancs", elle présente une série de toiles, de dessins et de gravures qui ne peuvent se regarder sans penser à ses origines, Hong-Kong, ancien comptoir britannique, porte vers le monde chinois, mégalopole globalisée, ville-monde qui se bat aujourd'hui pour la sauvegarde de ses libertés individuelles. Avec un subtil équilibre, Firenze Lai évoque tout cela, la solitude anonyme des grandes villes surpeuplées, les nouveaux contrôles qui pèsent sur les corps et les consciences, les zones de flou entre l'individu et la société, les normes qui façonnent et contraignent, les espaces urbains denses et réducteurs...

Dans la grande salle où les oeuvres sont présentées en enfilade, avec un accrochage assez bas, le visiteur ressent un étrange sentiment de proximité et de distance. Les corps et les visages se succèdent, muets dans des univers d'attente, de passage, de transport qui livrent chaque jour leur lot de chair aliénée à la frénésie du monde. Sur des fonds neutres, le regard vague, ils restent anonymes, perdus, mais sensibles, fragiles. Les ambiances restent atmosphériques, dans un rêve prêt à tourner au cauchemar.

Les manifestations à Hong-Kong en 2014 ont marqué un tournant dans le parcours de Firenze Lai, qui a pris conscience des manipulations politiques à l'oeuvre dans la société. C'est ce qui a amené l'artiste à s'intéresser aux espaces publics, notamment les transports en commun, où les corps se côtoient, se croisent, esquissent de nouveaux modes de communication, une curieuse chorégraphie minimale et répétitive. Les êtres se fondent avec l'environnement, ils marchent, ils se suivent, ils essaient d'exister, mais glissent vers l'abstraction.

Jusqu'au 30 août. Mercredi au lundi, 10 h à 18 h. Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, rue Fernand-Léger, Saint-Priest-en-Jarez. 6,50 €, 5 €, gratuit - 25 ans. 04 77 79 52 52.


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