Sauve : Pierrick Naud donne "une présence à l'absence"
A la galerie Vachet-Delmas, à Sauve dans le Gard, Pierrick Naud présente "Les limites du cavalier".
Au départ du travail de Pierrick Naud, il y a une collecte d’image, une collection prélevée autant dans les livres d’art que les magazines grand public, « la rencontre d’images qui ne devaient pas se rencontrer » et qui créent des accidents, des surprises, des petits voyages et des grands départs que Pierrick Naud dessine de façon virtuose. A partir de là, naît une variation pleine de poésie et de mystère autour de la figure humaine.
Depuis des années, l’artiste s’intéresse à l’apparition et à la disparition. Sa dernière série, “Les limites du cavalier”, qui donne son nom à l’exposition est une nouvelle exploration du sujet. Il travaille par soustraction. « Dans un aller-retour, je dessine, j’enlève, j’efface », dit-il passant du noir du fusain au blanc du papier, et par une infinité d’états de présence paradoxaux. « Si je vais trop loin l’image disparaît. Et en enlevant, je donne une force, une présence à l’absence », explique l’artiste, qui nomme ses séries au cours de la recherche. « J’avais l’image du cavalier comme une forme instable sur son cheval qui bouge. Ce cavalier, c’est nous tous et nous toutes, c’est une métaphore de l’humanité. » Pierrick Naud aime les entre-deux, le mystère, le trouble, les œuvres ouvertes que les spectateurs peuvent et doivent interpréter. Les hybridations, les métamorphoses, les greffes, les utopies sont au cœur d’une œuvre où l’humain se mélange à l’animal, aux forces de la nature qui l’entourent et le constituent.
Les personnages sont saisis dans un temps incertain, ils posent des questions auxquelles l’artiste ne répond pas. Les séries plus anciennes se situent sur la même ligne de crête, qu’il s’agisse des “Disparitions” ou des “Messagers” avec des personnages comme des pantins ou des petits dessins de “L’hypothèse des doublures” et des “Mirages obscurs”. Après un déménagement, Pierrick Naud s’est trouvé contraint à travailler sur un petit format. En attendant de retrouver un atelier, « j’ai dû travailler sur la table de ma cuisine », se souvient Pierrick Naud. À l’inverse des œuvres récentes, il fait monter l’image par une superposition de dessins au graphite recouverts de couches de vernis, qui agit comme un révélateur. Dans ces petits dessins, il cultive un fascinant goût pour la miniature, multipliant les détails, les pistes, les ouvertures. Et les rêveries…
Jusqu’au 23 janvier. Jeudi, vendredi, samedi, lundi, 11 h-13 h et 14 h 30-18 h. Galerie Vachet-Delmas, 2 rue de l’Evéché, Sauve. Entrée libre. 06 22 35 45 93.
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