Sauve : une conversation dessinée entre Anya Belyat-Giunta et Erich Gruber
Les deux artistes ont entamé une conversation artistique pendant le confinement. Le fruit de ce dialogue est présentée à la galerie Vachet-Delmas, à Sauve, dans le Gard.
Anya Belyat-Giunta est d’origine russe et vit à Lyon. Erich Gruber est autrichien et travaille à Salzbourg. Avant leur exposition commune à la galerie Vachet-Delmas à Sauve, dans le Gard, ils ne s’étaient jamais rencontrés physiquement. Mais leurs œuvres (et leurs esprits) dialoguent depuis longtemps et a pris une nouvelle intensité durant le dernier confinement.
Les deux artistes connaissaient déjà leurs travaux, car ils avaient été réunis aux cimaises par l’historien de l’art hongrois, Lorand Hegyi, spécialiste du dessin contemporain et ancien directeur du musée de Saint-Etienne. Ce dialogue a débuté par une image postée sur les réseaux sociaux par Erich Gruber, un dessin intitulé A boy for Anna (Un garçon pour Anna). Immédiatement, elle a répondu avec A rose for Erich (Une rose pour Erich). Ainsi a commencé une correspondance graphique, sans aucune ligne thématique, la seule contrainte étant de répondre par une œuvre de même format.
Les dessins sont exposés par paires à Sauve, avec l’étrange impression de rentrer dans l’intimité créatrice des artistes. Anya Belyat-Giunta aime les compositions complexes, flirtant avec le surréalisme, les corps malmenés et les images mystérieuses, invitant à observer les détails et à laisser vagabonder les sens. Erich Gruber est plus adepte d’un dessin dépouillé, d’une ligne claire, de compositions aérées, de volumes harmonieux parfois avec un brin de nostalgie.
Mais dans le dialogue véritable, les choses évoluent, les artistes avancent l’un vers l’autre. Dans un monde confiné, ils enjambent les frontières, bravent les limites oubliant les distances et les distanciations. Par leurs dessins, ils interrogent aussi le regard. Selon les cas, le dialogue a lieu au niveau des formes, d’un thème, d’un détail, d’une composition… Il n’est pas question de relecture de l’œuvre de l’autre, mais vraiment de refuser la solitude, de vagabonder en bonne compagnie. Peu à peu, le jeu s’estompe, l’intensité gagne et les traits se synchronisent. Naturellement. Instinctivement. Comme une invitation à la rencontre. On en a tellement besoin…
Jusqu’au 11 septembre. Jeudi, vendredi, samedi et lundi, 15 h à 19 h. Galerie Vachet-Delmas, 2 rue de l’Evêché, Sauve. Entrée libre. 06 22 35 45 93.
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