Sur la piste... La signalétique de François Boisrond au Cailar
"François Boisrond signale Le Cailar" est un projet singulier. Dans le village de Petite Camargue, tous les panneaux sont les oeuvres d'un peintre. L'ensemble vient d'être restauré.
C’est plus qu’une curiosité, un projet unique ! Le Cailar, en Petite Camargue dans le Gard, est le seul village en France où toute la signalétique est réalisée par un artiste, François Boisrond, compagnon de route de la Figuration libre. Commerces, lieux patrimoniaux, services publics… Le peintre a conçu l’ensemble des panneaux, dans le cadre d’une commande artistique de la Fondation de France et grâce à l’engagement de Jean-Marie Bénézet, le créateur du regretté Cercle d’art contemporain du Cailar.
Inauguré en 1996, l’ensemble s’était peu à peu dégradé, hormis quelques plaques émaillées rescapées. Une première restauration avait eu lieu, mais la situation était complexe. Il y avait autant de panneaux de propriétaires. Certains continuaient à indiquer des lieux qui n’existaient plus. De nouveaux arrivants souhaitaient avoir leurs panneaux… Le dossier a donc été entièrement remis à plat pour que l’œuvre retrouve toute sa fraîcheur et son originalité. Et c'est désormais la municipalité, propriétaire de la signalétique, qui se chargera de l'entretien.
Le charme de l’installation, c'est qu'elle ne se limite pas au centre du village. A l’entrée, face à la tombe du Sanglier, mythique cocardier de la manade Granon inhumé ici en 1933, une grande peinture présente Le Cailar, dans la forme d’un taureau. Sur les bords de l’ancienne route nationale, les panneaux indiquent tous les services que l’on peut trouver sur place. Puis dans le village, mais aussi sur les chemins de la Petite Camargue, au milieu des prés et des manades, les destinations se précisent.
Depuis la première création, une vingtaine d’artisans ou de commerçants ont plié boutique et environ autant de nouvelles activités sont apparues. François Boisrond a donc réalisé de nouveaux dessins, toujours sur le même principe : du noir et une seule couleur, dans une gamme chromatique franche et réduite, rouge, bleu, vert, orange ou rose. L’ensemble se décline en 122 panneaux, pour lesquels François Boisrond a conçu des dessins pleins de vie et d’humour. Pas de logo, pas de croix verte pour la pharmacie, pas de carotte rouge pour le tabac ou de boîte aux lettres pour la poste. Chaque fois, il a demandé des photos, des informations sur les activités pour créer de petites saynètes pleines de vie, à la fois simples et évocatrices, avec un subtil équilibre entre la nécessaire simplicité du graphisme efficace, les clins d’œil et les petits détails personnalisés.
