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Sur la piste... Tout le charme des jardins de l'abbaye Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon

Visite des jardins de l'abbaye du fort Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon.

Les jardins de l'abbaye Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon sont parmi les plus beaux du Sud de la France. Un monument de poésie. Comme un voyage en Italie... Et dont l'histoire est liée à l'histoire de l'art.


L'origine du site religieux remonte au VIe siècle, quand sainte Casarie, comme d'autres ermites, se retire en prière dans une grotte du mont Andaon qui domine de ses 68 mètres le Rhône. Elle y meurt en 586 et les Chrétiens commencent à vénérer son tombeau, jusqu'à la création au Xe siècle, d'une communauté suivant la règle de saint Benoît. La puissance du monastère s’accroît rapidement. Du petit ermitage isolé, va naître une abbaye qui rayonnera au XIIIe et XIVe siècle.


Abbaye royale face à la papauté d'Avignon, elle connaît des années sombres à partir du XVe siècle jusqu'à l'installation de la Congrégation de Saint-Maur, à partir de 1637. La renaissance spirituelle s'accompagne d'un ambitieux programme de reconstruction du monastère, dirigé par Pierre Mignard, architecte du roi qui travaille aussi à Arles pour l'abbaye de Montmajour. Mais comme tous les édifices religieux, l'abbaye traverse la Révolution Française de façon désastreuse. Les moines sont dispersés en 1792. D’abord transformée en hôpital militaire, l’abbaye fut vendue à un marchand de biens qui la démolit pour en vendre les matériaux. Seuls furent épargnés le beau pavillon d’entrée et la grande terrasse soutenue par d’admirables voûtes.

Le visage de l'abbaye que les visiteurs découvrent aujourd'hui est lié à sa renaissance au XXe siècle. Lors d’un séjour à Villeneuve, la poétesse Elsa Koeberlé découvre l'abbaye Saint-André. Fille du docteur Eugène Koeberlé, collectionneur et ami d’artistes comme Bourdelle, elle rencontre en 1916 Gustave Fayet qui lui achète le monastère.

Originaire de Béziers, Gustave Fayet est peintre, collectionneur de Van Gogh, mécène de Gauguin ou d'Odilon Redon, auquel il confit la décoration de la bibliothèque son autre abbaye, celle de Fontfroide près de Narbonne achetée en 1908. Après la Première Guerre mondiale, consacre sa fortune et son énergie à la remise en l'état de Saint-André, épaulée par une amie la peintre Génia Lioubow qui s'installe également à Villeneuve.

L'abbaye est classée monument historique en 1947. A partir des années 1950, les importants travaux de restauration furent continués par Roseline Bacou, petite fille de Gustave Fayet et conservateur au cabinet des dessins du Louvre, puis après sa disparition en 2013 par ses héritiers qui entendent renouer avec l'esprit culturel des lieux.


Dès l'entrée dans les jardins, c'est un enchantement. Sur deux hectares, se mélangent espèces remarquables et vestiges historiques. La visite débute par le jardin à l'italienne. L'ancienne roseraie qui ne supportait pas les températures et la sécheresse méridionales a disparu. Bassins, sculptures, bancs et parterres se succèdent avec le charme d'une villa toscane. Longeant le pied de la terrasse, une longue pergola aligne les colonnes de pierres, les glycines et les rosiers grimpants, cheminant vers les puissantes voûtes soutenant les anciens bâtiments. Le regard passe des fleurs colorées au lointain où se dessinent les Alpilles et le palais des papes d'Avignon.

En prenant de la hauteur, le jardin change d'ambiance, pour une ambiance plus méditerranéenne, avec de larges terrasses, des pins tordus par les vents et une vue panoramique toujours plus spectaculaire sur le mont Ventoux ou les dentelles de Montmirail. Entre les oliviers et les fleurs des chants, le jardin grimpe jusqu'à la petite chapelle rappelant les origines des lieux et le premier ermitage de sainte Casarie.

Au milieu de la végétation, l'histoire des lieux resurgit avec les ruines de l'église Saint-Martin et les sarcophages paléochrétiens de l'ancienne nécropole. Les plantes et les pierres se mélangent avec une poésie remarquable, alternant les ambiances entre allées et sentiers sinueux, les ombres fraîches et les soleils brûlants.


Ouvert du 1er mars au 1er novembre, du mardi du dimanche. Horaires variables selon les saisons. Abbaye Saint-André, rue Montée-du-Fort, Villeneuve-lès-Avignon. 04 90 25 55 95.


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