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Thiers : les gargouilles de Nicolas Deshayes au Creux de l'enfer

Une exposition de Nicolas Deshayes à découvrir au centre d'art contemporain du Creux de l'enfer, à Thiers.

Dès l'étrange chorégraphique de fonte d'alu et d'eau qui ouvre l'exposition "Gargouilles" de Nicolas Deshayes au Creux de l'enfer à Thiers, le regard est interpelé par ce mélange de grotesque et d'humour surréaliste. Au rez-de-chaussée de l'ancienne usine, l'artiste installe un grand bassin d'où émergent ses sculptures fontaines, silhouettes aux formes organiques, comme des tubes digestifs crachant de l'eau à la manière des gargouilles des cathédrales gothiques représentant souvent des créatures chimériques.

« Leurs silhouettes boursoufflées animent une chorégraphie gracile et silencieuse, telles les danseuses d'une nage synchronisée exprimant les joies viscérales d'une existence muette, explique Sophie Auger-Grappin, la commissaire de l'exposition. Affairées à un plaisir intime plus ou moins assumée, elles crachent, fouillent, pissent, éjaculent, semblant célébrer la fertilité des mondes aquatiques et souterrains. »

Le lieu n'est pas anodin et Nicolas Deshayes l'a observé avec intelligence. « Ce ballet délicat, tout en retenue, contraste avec le vrombissement puissant de la cascade qui se déverse au pied du bâtiment », poursuit la commissaire. Lors de sa résidence, Nicolas Deshayes a été également influencé par les mythes, les légendes, le folklore qui entourent le Creux de l'enfer.

Changement d'ambiance à l'étage, avec des créations néanmoins tout aussi intrigantes. Cette fois, Nicolas Deshayes évoque la chair, la peau, la pilosité, avec des oeuvres organiques. Dans ces oeuvres récentes, l'artiste livre des sculptures à la facture précieuse, avec un regard qui oscille entre celui du chirurgien, de boucher ou de l'ogre. Présentées sur une longue banque planche qui traverse la salle, simplement posée à proximité des visiteurs, elles relèvent à la fois du bijou, de l'objet donnant envie d'être caresser, du cabinet du curiosités et du quartier de viande. « Organe de surface et d'échange entre l'intérieur et l'extérieur, la peau y est investie comme un territoire d'exploration formelle, poursuit Sophie Auger-Grappin. Des points de vue rapprochés sur des surfaces lisses ou en relief, plissées, trouées, parfois parsemées d'un système pileux, échafaudent d'étranges paysages épidermiques évoquant les variations sensibles de la chair. »

Jusqu'au 6 février 2022. Mercredi au dimanche, 14 h-18 h. Le Creux de l'enfer, 83-85 avenue Joseph-Clausat, Thiers. Entrée libre. 04 73 80 26 56.


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