Arles : Calme et exaltation, huit chefs-d'oeuvre de Van Gogh
La fondation Van Gogh à Arles accueille huit toiles du peintre, prêtées notamment par la collection Bührle de Zurich.
Les toiles de Van Gogh dans les collections françaises sont rares et chaque oeuvre mérite à elle seule le déplacement. Une nouvelle fois, la fondation Van Gogh à Arles donne à voir l'art du peintre néerlandais à travers la collection suisse de l’industriel Emil Georg Bührle, complétée par un nouveau prêt du musée d’Amsterdam. Les oeuvres de la collection seront bientôt présentée à Zurich dans un espace spécialement aménagé à la Kunsthaus. Cela permettra de la protéger après un dramatique braquage en 2008. On pourra prochainement y admirer des toiles de Delacroix, Cézanne, Renoir, Sisley, Degas, Lautrec ou Braque...
En attendant, les toiles voyagent, notamment à Arles. En sept toiles (six appartenant à l’institution de Lausanne, une passée dans une collection privée), c’est un véritable résumé de la carrière de Van Gogh, qu’accueille Arles, même si la toile la plus célèbre de la collection, Le Semeur, n’a pas fait le voyage, promis de longue date au musée de l’Ermitage de Lausanne à l'occasion d'une exposition qui présente justement la collection Bührle dans toute son ampleur.
Des premières années hollandaises, on découvre le visage sombre et saisissant de sa Tête de paysanne, témoin de son attention aux gens humbles et Le Vieux Clocher sous un ciel lourd. Les couleurs terreuses, la dureté des touches déjà abondantes laisseront bientôt la place à plus de lumière et de couleurs.
Ainsi apparaissent les tableaux de la période parisienne, son émerveillement devant les découvertes et les expériences des Impressionnistes et des toiles où la touche explose, s’allège, se colore... Le peintre entame, par son art, un dialogue avec les novateurs de son temps. Dans un Autoportrait à la perspective troublante peint en 1887, il multiplie les petits traits, des rayons de soleil vert dans les cheveux et la barbe. Van Gogh montre la difficulté à se saisir lui-même. Avec Les Ponts d’Asnières, il constelle sa composition de reflets, d’éclats, de transparences...
La présentation se poursuit avec les tableaux peints durant son séjour provençal, le sommet de son art, libéré, furieux, bouleversant. Voici L’Oliveraie peint à Saint-Rémy et Les Sarcleuses, montrant son intérêt pour l'art de Jean-François Millet, que viennent compléter L’Entrée dans une carrière, arrivé d’Amsterdam et également peint durant son hospitalisation à l'asile Saint-Paul-de-Mausole. Le dessin se fait sinueux, l'atmosphère des toiles montre toute sa fièvre à saisir le monde. Enfin, l’exposition montre les japonisantes Branches de marronniers en fleur, une exaltation du printemps qui sera l’une de ses dernières toiles, réalisée à Auvers-sur-Oise l’année de sa mort.
L'exposition s'accompagne d'une catalogue passionnant, montrant aussi l'engagement de la fondation Van Gogh pour défendre et étudier l'oeuvre du peintre. Deux jeunes chercheurs, Alex Weintraub et David Misteli, spécialistes de l’artiste néerlandais, livrent une analyse approfondie de Branches de marronniers en fleur, des Ponts d’Asnières et de l'Autoportrait, en y croisant de façon très moderne l'analyse formelle des toiles et la dimension psychologique de leur création.
Jusqu'au 17 septembre. Tous les jours, 11 h à 19 h. Fondation Van Gogh, 35 ter rue du Docteur-Fanton, Arles. 9 €, 7 €, 4 €, gratuit - 12 ans. Pass famille 15 €. 04 90 93 08 08
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