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Rencontres d'Arles : l'atelier photographique de Jean Dubuffet


Aux Rencontres de la photographie d'Arles, une exploration inédite de l'oeuvre de Jean Dubuffet à travers son rapport à la photo.

C'est un aspect méconnu et inédit qu'étudie de façon passionnante et érudite l'exposition "Jean Dubuffet, l'outil photographique", présentée à l'atelier des forges par les Rencontres de la photographie d'Arles. Coproduite par la fondation Dubuffet et la fondation de l'Ermitage à Lausanne, la présentation réalisée à partir des archives de l'artiste est la première étude du fonds photographique de Jean Dubuffet. Elle montre comment le peintre et sculpteur a, très tôt et constamment, utilisé la photo de différentes manières.

Jean Dubuffet archive d'abord toute sa production. Dès les années 40, il conserve des images de ses oeuvres, constituant d'énormes albums. A la fin des années 50, le travail se poursuit par la collecte de photos de ses différents travaux éparpillés aux quatre coins de la planète. Il procèdera de même pour ses recherches autour de l'art brut, brièvement évoquées dans l'exposition. En plus des photos de ses oeuvres, il conserve en nombre articles et images de presse. Même si le sauvage Dubuffet n'aime pas se laisser prendre en photo, une pratique qu'il assimile à du fétichisme, on apprécie aujourd'hui de voir ces reportages, notamment les beaux portraits réalisés en 1951 par Robert Doisneau pour le magazine Vogue.

Mais la photo n'a pas qu'une vertu documentaire. Pour Jean Dubuffet, elle est aussi un outil à part entière. Les images qu'il prend avec son Verascope, un appareil à prise de vue stéréoscopique, donne naissance à des torrents, des herbes, des vaches. Elle résonne de façon prémonitoire avec le travail qu'il entreprendra après son installation à Vence et qui donnera naissance à ses études de sols et à sa série des Matériologies.

On a oublié que Jean Dubuffet a également exposé des photos, en l'occurence des photomontages réalisés avec Augustin Dumage. Pour l'exposition "Edifices" en 1968, au coeur de la période de l'Hourloupe, il imagine ses architectures monumentales au coeur des paysages parisiens. De beaux tirages permettent de découvrir sa Tour aux figures sur l'esplanade du Trocadéro face à la tour Eiffel ou sa Seringue sur le pont de la Tournelle, près de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Pour les études de son Groupe des quatre arbres, il innove à nouveau avec des polaroids découpés.

Pour Coucou Bazar, projet phare du cycle de l'Hourloupe, il découvre une nouvelle possibilité offerte par la photographie. Travaillant à ce projet de ballet de peintures et de sculptures à la Cartoucherie de Vincennes, il utilise les agrandissements et les projections pour permettre la réalisation des nombreux praticables, tableaux costumes portés par des comédiens. Au fur et à mesure de la création, Dubuffet retrouve également les vertus d'archive de la photo en documentant abondamment son travail.

Enfin l'exposition s'achève par une redécouverte passionnante d'une tentative méconnue de Jean Dubuffet, réactivant une partie de son installation à Turin pour une rétrospective organisée par la Fiat en 1978. Grâce à un système de projection, partiellement reconstitué à Arles, il présente des oeuvres projetées grâce à un système de diapositives et de projections lumineuses de peintures. Magique !

Jusqu'au 24 septembre 2017. Tous les jours, 10 h-19 h 30. Atelier des forges, parc des ateliers SNCF, Arles.

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