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Caravan Palace : "On fait en fonction de nos goûts, du moment et de nos envies"

Avec "Chronologic", le groupe d'électro-swing Caravan Palace élargit l'horizon. Rencontre Arnaud Vial, le guitariste du groupe.

Le groupe Caravan Palace, photo Florent Drillon.


Au départ, Caravan Palace s’est formé pour écrire la bande originale de films pornos muets des années 20…

On faisait de la musique avec Charles et Hugues, tous les trois, on avait un groupe de jazz manouche. Un jour, le frère de Charles qui travaillait en tant que monteur et producteur a eu une commande par le biais de Canal+ qui souhaitait remettre ces films prohibés au goût du jour. Ils étaient muets, on avait toute la place pour faire la musique qu’on voulait. On s’est dit qu’on allait faire un truc un peu swing avec de l’électronique pour moderniser un peu l’ensemble. L’émission ne s’est pas faite mais on a trouvé un truc qui nous plaisait bien, qui nous permettait de concilier nos deux passions, pour la musique jazz traditionnelle et l’électro qu’on faisait sur nos ordinateurs.


Vous êtes identifié électro-swing. Mais sur votre dernier disque Chronologic, vous avez voulu élargir l’horizon…

C’est vrai. On ne s’est pas vraiment posé de questions. Chaque fois qu’on commence un album, il y a toujours une stratégie et puis, au fur et à mesure, on fait en fonction de nos goûts, du moment et de nos envies. On voulait qu’il y ait plus de chant, faire intervenir des interprètes extérieurs. Et c’est devenu un disque plus pop. C’est une autre proposition, toujours électro-swing mais un peu plus chanson.


Avec un côté assez urbain dans le son ?

On est toujours influencé par ce qu’on écoute et en ce moment, la grande majorité de la musique actuelle est qualifiée d’urbaine. Forcément, on s’y est mis un peu. Mais ce n’est pas une volonté, cela se fait naturellement.


Vous vous nourrissez également de la soul des années 60 ?

Il y a un peu de soul, notamment grâce à deux interprètes masculins Charles X et Tom Bailey. Cela donne une couleur qu’on aime bien. Zoé a aussi chanté un peu plus dans l’esprit des années 50 et 60. C’est pareil, ce n’est pas calculé, c’est lié à ce qu’on écoute, ce qu’on aime, ce qui nous touche. Cela permet d’élargir un peu nos propositions.


Tout ce métissage correspond à des souvenirs ?

Oui, c’est notre historique musical. A l’origine, comme beaucoup de gens, on faisait du rock. Mais vers l’adolescence, on s’est tous penché vers le jazz et vers le swing. Personnellement, c’est vraiment Django Reinhardt qui a été très important pour moi. A ce moment là, j’ai complètement changé de style guitaristique et je me suis mis à étudier le jazz manouche.

Ce qu’on propose, c’est nous, pas un produit marketing. Il y a une dichotomie, entre une musique électro et le jazz des années 30 à 50 où les chansons étaient magnifiquement écrites, avec des arrangements toujours incroyables de nos jours.

L’ensemble dégage une grande énergie, quelque chose de très dansant…

Dans les années 40, le swing était une musique de danse. Comme on le mélange à l’électro qui est une musique de club, plus contemporaine, l’ensemble donne un truc sur l’énergie, le dance-floor.


Dans le clip de Miracle, il est question de la place des femmes. Qu’avez-vous transmettre à travers cette chanson ?

La chanson en soi est plutôt un message positif, invitant à renouer le contact avec les gens oubliés, à s’éloigner des réseaux sociaux. Le clip était une proposition d’un duo de producteurs de vidéos, pas spécialement en rapport avec les paroles, mais qui nous a plu. Ils sont un peu dans la provoc, ils veulent faire réagir. On avait validé certaines choses, on avait dit qu’ils allaient parfois trop loin. Et quand ils nous ont rendu le clip, ils étaient allés là où ils voulaient aller au début. Mais on aime bien donner de la liberté aux gens qui font des clips pour nous. C’est aussi un respect du travail des autres. Et en fait, on s’est fait censurer sur Youtube !


Vous avez une carrière internationale, vous avez vendu plus de disques à l’étranger qu’en France. Comment vivez-vous la fermeture du monde ?

C’est un peu dur. Au moment où tout a fermé, on avait déjà fait pas mal de dates étrangères et on devait tourner en France. Mais, forcément, ce n’est pas la grande quiétude. Comme tous les artistes, c’est dur de ne pas tourner. Et là, on voit arriver la cinquième vague alors qu’on a une grosse tournée calée aux Etats-Unis, où on a le plus de public. Entre janvier et mars, on a une vingtaine de dates, on parcourt tout le pays. Tous les matins, au réveil, on scrute les infos… On commence à avoir un peu peur.

Maintenant la musique dépasse les frontières grâce au streaming. Pendant les confinements, les gens restaient chez eux mais continuaient à écouter notre musique, il y a eu quelques buzz sur TikTok avec des morceaux de l’album d’avant.

On s’est remis en studio, on a commencé à composer pour le prochain album. C’est juste ultra frustrant de ne pas pouvoir défendre un nouvel album sur scène.

Notre vie est partagée entre le solo, les temps de studio recentrés sur nous-même et l’absolu contraire, la scène avec tout monde dans la liesse générale. Avec le confinement, on s’est remis en mode studio.


Vous êtes toujours assez attentif à l’aspect visuel, notamment sur internet. Comment cela se manifeste sur scène ?

Sur scène, ce qui est assez intéressant, c’est que la chanteuse Zoé au départ est comédienne et metteuse en scène. Elle est très attentive à la présentation et nous, on est un peu geek, sur notre production, nos instruments, les arrangements. Il y a un danseur avec nous qui chorégraphie le spectacle, cela amène de la fraîcheur. Et il y a aussi un éclairagiste très impliqué, qui fait un vrai travail d’atmosphère visuelle.


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