Paris : le triomphe posthume de Christo et Jeanne-Claude

L'Arc de triomphe à Paris est empaqueté jusqu'au 3 octobre. Dernière oeuvre posthume de Christo disparu en mai 2020 et de sa compagne Jeanne-Claude, morte en 2009.

On a beaucoup décrit le projet posthume de Christo et Jeanne-Claude, l’Arc de triomphe empaqueté, les 25 000 mètres carrés de toile polyuréthane bleue argentée, les 3 000 mètres de corde rouge, les années à penser le projet depuis le début des années 1960, les reports pour le meilleur (la sauvegarde des faucons) et le pire (la pandémie), le chantier titanesque.

Alors à l’heure de la découverte, il y a forcément de l’excitation et un peu de crainte. Mais dès la sortie métro, la silhouette enveloppée de l’Arc de triomphe est époustouflante, majestueuse, surtout le week-end quand le rond-point de l’Etoile est débarrassé des voitures. Selon les angles de vue, les lumières, les moments de la journée, les nuages qui passent au-dessus de Paris, l'argenté, le blanc ou le bleu se distinguent plus nettement. Il est brillant, mat, lumineux, éblouissant. L’élégant drapé semble léger comme la soie, alors que les échantillons distribués par les médiateurs polyglottes permettent de découvrir une toile épaisse et solide qui a été magnifié comme par magie. L'Arc de triomphe n'est pas caché, il est révélé. Il faut s'avancer, reculer, tourner autour, le traverser pour goûter toutes les nuances d'une oeuvre à la fois monumentale et tellement délicate.

Les mots manquent pour décrire l'émotion devant une oeuvre aussi spectaculaire. Le souvenir, c'est sûr sera inoubliable...

Pendant la durée de l'installation, la visite de l'Arc de triomphe reste possible. Du sommet, la vue panoramique sur Paris se découvre en se promenant dans les couleurs de Christo et Jeanne-Claude. Etrange paysage...

La nuit, c'est encore une autre vision. L'Arc de triomphe n'est plus seulement habillé par les artistes, mais par les ombres de la ville qui viennent se nicher dans les plis et replis.