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Sur la piste... La Sagrada Familia, le chef-d'oeuvre d'Antoni Gaudi

Visite de la Sagrada Familia à Barcelone, le chef d'oeuvre de l'architecte Antoni Gaudi.

Près d'un siècle et demi après son début, le chantier de la Sagrada Familia de Barcelone paraît toujours aussi extravagant. Inachevée, l'église est le chef-d'oeuvre de l'architecte catalan Antoni Gaudi. Partiellement classée au patrimoine mondial de l'Unesco, elle est son manifeste, son bâtiment le plus célèbre, sa recherche la plus poussée, une aventure qui l'a dévoré jusqu'à sa mort en 1926. Mais toutes les descriptions possibles ne parviennent pas à résumer l'émotion qui naît devant un tel monument, dont la folie ne cesse d'émerveiller.


Au départ, l'église devait être conçue par Francisco de Paula del Villar y Lozano, missionné en 1881 par l'association des dévots de Saint-Joseph. Mais les désaccords se multiplient rapidement et dès 1883, Antoni Gaudi, tout juste âgé de 31 ans, récupère la charge du chantier. Immédiatement, il imagine un projet beaucoup plus audacieux.

Antoni Gaudi souhaite construire un temple à l’architecture issue de son imagination personnelle, de tendance naturaliste-moderniste, inspirée par sa vision de la nature. L'église sera formée de cinq nefs, une abside, un déambulatoire extérieur et trois façades. Le tout est hérissé de dix-huit tours spectaculaires, douze pour symboliser les apôtres, quatre pour les Évangélistes (hautes de 135 mètres), une pour la Vierge Marie (127,50 mètres surmontée de l'Étoile du matin) et la plus haute du monde (172,5 mètres) au centre, pour symboliser Jésus-Christ. La Sagrada Familia doit refléter l'histoire et les mystères de la foi chrétienne.


Ce sera bien sûr le plus haut édifice de Barcelone et cela nécéssiter de nouveaux moyens. Longue de 120 mètres, large de 45 mètres, elle aura une superficie totale de 4 500 mètres carrés. Dès le départ, Gaudi comprend qu'il ne pourra mener le chantier à son terme. Mais jusqu'à sa mort, il va s'employer avec ferveur à la construction de son chef-d'oeuvre, mobilisant des moyens inédits et des techniques nouvelles.

Travaillant de manière obsesionnelle, il lance les travaux de la façade de la Nativité en 1891, avec un foisonnement décoratif époustouflant. C'est la seule chose qu'il verra achevée, avec la tour Saint-Barnabé et une parte de l'abside, quand il est reversé par un tramway en 1926. Il est alors enterré dans la crypte et le chantier continue sans lui.


Entre 1926 et 1936, date du début de la guerre civile, son assistant Domenec Sugranes poursuit les travaux. Mais en juillet 1936, l'atelier de Gaudi est incendié par des anticléricaux. Maquettes, dessins et plans partent en fumée et la construction est interrompue. Trois nouvelles tours ont été élevées en une décennie. On est loin de l'ambition initiale...


L'église aurait pu rester inachevée. Mais en 1944, la construction reprend. Comment faire pour rester fidèle aux idées de Gaudi ? Plusieurs architectes s'acquittent de cette tâche délicate dans un climat polémique, à partir de photos prises dans l'atelier notamment. Dès 1965, plusieurs artistes critiquent ouvertement la poursuite du chantier, notamment Le Corbuiser ou Joan Miro, estimant qu'il est impossible de continuer en l'absence de plans de la main de Gaudi et que toutes les interprétations ne sont que des mystifications.


La polémique repart de plus belle en 1990 avec l'inauguration de la façade de la Passion, décorée de statues de Josep Maria Subirachs, très éloignée par son aridité et ses lignes froides de l'art de Gaudi. Elle ne s'est jamais arrêtée, tout comme le chantier financé uniquement par des fonds privés de donateurs et l'argent des visites.


Que faut-il en penser ? La Sagrada Familial qui se découvre aujourd'hui n'est sans doute pas celle qu'avait rêvé Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle. Mais s'il avait vécu, ce passionné des nouvelles techniques aurait sans doute fait évoluer son projet... Sa visite est toujours un émerveillement, par ses proportions, la lumière multicolore qui habite la nef, le foisonnement décoratif, le défi que représente encore aujourd'hui cette construction qui ignore la passage du temps.


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