Sur la piste... Ambiance zen à la fondation Lee Ufan Arles
Lee Ufan crée une fondation présentant son travail dans un hôtel particulier d'Arles, réaménagé par Tadao Ando.
Dès les premiers pas dans la nouvelle fondation Lee Ufan, créée par l’artiste d'origine coréenne à Arles, le visiteur est plongé dans un paysage minimal, un lieu hors du temps. L’architecte Tadao Ando, qui a notamment travaillé pour la collection Pinault à Paris ou à Venise, a réaménagé avec sobriété un hôtel particulier du centre-ville, le transformant en écrin zen pour les œuvres de l’artiste, tombé sous le charme de la capitale camarguaise après une exposition chez Actes Sud.
Une première œuvre réalisée en commun ouvre le parcours. Dans un spirale de béton typique de Tadao Ando, Lee Ufan enterre une vidéo de ciel et des nuages, invitant à plonger dans un grand renversement de tous les sens.
Puis, dans un environnement dépouillé, prennent place des œuvres d’une puissance poétique et spirituelle bouleversante, la plupart du temps spécialement créées pour les lieux. Ses Relatum font dialoguer la nature (blocs de pierre, eau, graviers), les matériaux industriels (plaques de métal) et l’espace.
Le temps s’arrête ou s’écoule, une goutte d’eau tombe dans une grande vasque, le granit oppose sa force brute à l’acier, une langue de métal étincelante prend son envol, les ombres vraies et fausses transforment avec poésie la perception de l’espace. Les petites salles semblent soudain gigantesques, reliées à l'intégralité du cosmos.
Chaque œuvre est une méditation intense et silencieuse, d’un raffinement extrême et d’une évidente simplicité. Cherchant un ordre dans le chaos du monde, il atteint une forme de sagesse, d’apaisement, de béatitude.
A l’étage, changement d'atmosphère. Lee Ufan installe ses peintures. Ses grandes toiles des dernières années où sur fond blanc, il peint de larges touches de peintures, irréelles et pleines de nuances, sont désormais très connues. Elles sont fascinantes d'intensité et de subtilité.
Mais l’accrochage permet de se replonger dans ses recherches depuis les années 60, son travail autour de l’effacement, de l’épuisement du geste jusqu’à rendre sensible la disparition et l’absence. Comme le dit l'artiste, « le propre de l'oeuvre d'art est d'ouvrir un instant nous faisant sentir la respiration de l'infini. »
Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Lee Ufan Arles, 5 rue de Vernon, Arles. 8 €, 5 €, 3 €, gratuit - 18 ans.
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