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Nîmes : Jeff Weber, la photo, la lumière et la recherche de la connaissance

Dans le cadre du Grand Arles Express, programme hors les murs des Rencontres d'Arles, le musée d'art contemporain Carré d'art à Nîmes présente "Serial Grey" de Jeff Weber.

L’œuvre de Jeff Weber, présentée à Carré d’art dans le cadre du Grand Arles Express, le programme hors les murs des Rencontres d’Arles, est comme un long cheminement, une recherche patiente qu’il définit comme la « tentative d’une épistémologie personnelle ». C’est-à-dire la définition de l’espace étrange où se situent l’artiste et sa création, entre expérience, connaissance et sensation. Les mots peuvent effrayer. Mais si l’ensemble est extrêmement construit, cérébral même, il est aussi d’une grande sensibilité. Car Jeff Weber, artiste d’origine luxembourgeoise installé à Berlin, travaille la photo à l’ancienne. Le bruit d’un projecteur argentique installé dans la dernière salle de l’exposition est comme un indice, une invitation à aller au bout de ce voyage personnel.

Dans la première salle de l’exposition intitulée “Serial Grey”, Jeff Weber montre une série de photos abstraites, Untitled (Neural Networks). L’ensemble est produit à partir de programmes informatiques inspirés par les neurosciences. Ces images, comme des grilles, des tissages, proposent une vibrante et mystérieuse variation autour du gris, reproduisant sur le papier la manière dont les neurones se relient dans le cerveau. Le même procédé donne ensuite naissance à des films abstraits et lumineux.

Pour Jeff Weber, le cinéma est une source d’inspiration importante. « Je suis opposé au côté pictorialiste de la photo, je suis plus intéressé par l’idée de montage », explique-t-il. Cela se matérialise par des séries de petits formats plutôt que des grands tirages présentés comme des tableaux. Jeff Weber s’écarte cependant du fil narratif, de l’idée de série, proposant plutôt une multitude de regards cernant un point ou un sujet.

La salle principale montre plusieurs séries nées de son projet collaboratif à la Kunsthalle de Leipzig, où il a reçu des artistes entre 2012 et 2017, pour des œuvres nées en commun et des expositions personnelles. Ainsi, il présente des photos nées durant une résidence d’Alexi Kukuljevic ou autour du cinéma de Robert Beavers et Gregory Markopoulos.

Cette expérience a donné naissance à un travail majeur avec Snejanka Mihaylova autour du christianisme copte et de la tradition gnostique en Égypte. Les photos montrent la façon dont Jeff Weber travaille, croisant à la fois des images de sa recherche, des participants, mais aussi le résultat, intégrant le processus à l’œuvre finale. « On ne peut pas détacher le collectif de l’individu », explique-t-il, intrigué dans la gnose par la « recherche d’une véritable d’identité ». Mais aussi « la lumière comme métaphore de la connaissance », ce qui rejoint sa pratique de la photo, des tirages sur baryté qui ne sont pas des fichiers, mais « la matérialisation de la lumière » sur le papier.

Jusqu’au 14 novembre 2021. Mardi au dimanche, 10 h-18 h. Carré d’art, place de la Maison-Carrée, Nîmes. 5 €, 3 €. 04 66 76 35 70.


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